Si vous êtes en état de détresse, veuillez appeler ou texter le 988 n’importe quand. En cas d’urgence, appelez le 9-1-1 ou rendez-vous à votre service d’urgence local.

Avoir recours aux PSSM n’est pas seulement une question d’aide—c’est une lutte à la stigmatisation 

Dès que j’ai répondu à l’appel, j’ai su que quelque chose n’allait pas. Mon collègue—qui était aussi mon ami—était en crise. Il était tard. J’étais fatiguée. J’avais peur de ne pas dire ce qu’il fallait. Mais je suis restée au téléphone. Non pas parce que j’avais toutes les réponses, mais parce que le programme des Premiers soins en santé mentale (les PSSM) m’avait donné les outils nécessaires pour intervenir lorsque la situation l’exige.

Au fil du temps, la force et la nécessité des PSSM sont devenues évidentes pour moi. Je les ai utilisées en tant d’occasions que je ne peux les compter sur les doigts d’une main, et je m’attends à m’en servir encore. Les besoins augmentent et je connais la marche à suivre. Les gens savent qu’ils sont en sécurité avec moi. Et pourtant, je reste perplexe lorsque les gens remettent en question la valeur que ça représente. Ça me rappelle toujours que la santé mentale est encore stigmatisée. Pour certaines personnes, la pratique des Premiers soins en santé mentale exige de se défaire de la stigmatisation et de la peur qui nous entourent encore dans la société.

Certaines personnes se demandent si les PSSM s’accompagnent d’un fardeau psychologique, et j’admets que oui, c’est le cas. Mais honnêtement, le fait que nous soyons des êtres humains ne s’accompagne-t-il pas d’un certain poids? Si je n’avais pas pris la défense de mon ami ce soir-là, je porterais le fardeau bien plus lourd du regret, sachant que j’aurais pu faire quelque chose. Ce poids serait bien plus difficile à porter que l’inconfort de se lancer en terrain inconnu.

Des gens m’ont déjà demandé : « Et si tu ne disais pas ce qu’il faut? Et si tu aggravais la situation? ». C’est aller trop loin. Selon cette logique, nous devrions remettre en question tous les témoins qui ont reçu une formation en RCR et qui interviennent lors d’un accident cardiaque. Est-ce que ces gens ont effectué des compressions thoraciques à la profondeur idéale? Ont-ils compté correctement? Ont-ils hésité une seconde de trop? En réalité, les personnes qualifiées, même celles qui ne sont pas des professionnel·le·s de la santé, augmentent la probabilité d’arriver à un meilleur résultat. Dans le cas des PSSM, c’est la même chose. Il ne s’agit pas de remplacer les professionnel·le·s—il s’agit de guider les gens vers le soutien dont ils ont besoin. Les PSSM veillent à ce que cela se produise grâce à des formations dirigées par des animateur·rice·s qualifié·e·s qui utilisent des contenus fondés sur des données probantes.

L’alternative—ne rien faire et se demander ce qui aurait pu être fait—est un poids insupportable à endosser.

Certains individus prétendent que les PSSM ne sont pas suffisants. Mais personne ne dit qu’ils le sont. Tout comme la RCR n’est pas suffisante en soi—il y a des défibrillateurs, des salles d’urgence et des programmes de réadaptation qui poursuivent les soins. Les PSSM font partie d’un système plus vaste. Les organisations qui prennent la santé mentale au sérieux ne se contentent pas d’une formation. Elles intègrent la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail, renforcent les aptitudes par des cours de perfectionnement et créent une culture dans laquelle demander de l’aide n’est pas perçu comme une faiblesse.

Appelons les choses par leur nom—de la stigmatisation déguisée en prudence.

La peur de se tromper empêche même les gens d’essayer. Mais le silence et l’inaction ne protègent personne. Si vous étiez témoin d’une urgence médicale, hésiteriez-vous parce que vous risqueriez de ne pas agir parfaitement? Ou feriez-vous de votre mieux, sachant que votre présence pourrait être déterminante?

Le véritable risque n’est pas qu’une personne ayant reçu une formation en PSSM puisse commettre une erreur. Le vrai risque, c’est de vivre dans un monde où les gens ont trop peur pour apporter leur aide.

Les Premiers soins en santé mentale, ce n’est pas une question de perfection—c’est une question de présence.

Je sais quelle est ma réponse. Parce que je suis passée par là. Les PSSM m’ont donné la confiance nécessaire pour agir, et c’est quelque chose qui va me servir tout au long de ma vie. Chaque fois que j’interviens, je ne fais pas qu’aider—je défie la stigmatisation qui pousse les gens à se taire, et ça, ça vaut la peine. Je choisis de faire partie de la solution.

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