Nous parlons souvent de la stigmatisation liée à la santé mentale, c’est-à-dire les croyances et les jugements néfastes de la société et les obstacles que créent les systèmes et les institutions. Beaucoup d’entre nous ont ressenti le poids de ces forces extérieures à un moment ou à un autre de leur vie.
Il s’agit de l’autostigmatisation.
L’autostigmatisation désigne les croyances négatives que nous avons envers nous-mêmes en matière de santé mentale. Elle se manifeste dans les histoires que nous nous racontons : nous devrions être plus forts, avoir besoin d’aide est une faiblesse, lutter signifie que nous échouons. Elle est insidieuse, mais percutante.
Contrairement à la stigmatisation qui vient de l’extérieur, l’autostigmatisation n’a pas besoin d’une foule ou d’une politique pour s’imposer. Elle n’a besoin que de notre propre voix, qui peut parfois être la plus dure de toutes.
C’est pourquoi il est important de prendre le temps de réfléchir.
Il ne s’agit pas d’évaluer votre santé mentale actuelle ni de poser un diagnostic. Il s’agit de quelque chose de plus profond : votre relation avec la santé mentale. Comment vous la percevez. Comment vous y réagissez. Comment vous en parlez, à vous-même et aux autres.
Si nous voulons créer un monde moins stigmatisant, nous devons commencer par prendre conscience de la stigmatisation qui peut exister en nous.
Prenez un moment pour réfléchir à ces questions. Elles ne visent pas à vous juger ou à vous évaluer. Elles ont pour but de vous aider à vous écouter, peut-être d’une manière que vous n’avez jamais essayée auparavant.
Trois questions permettant de définir votre relation avec la santé mentale et la stigmatisation
- Quand je pense à la santé mentale, quelles pensées ou quels sentiments me viennent à l’esprit, et d’où viennent-ils selon moi?
- Dans quelle mesure suis-je à l’aise pour parler de santé mentale, en général et dans ma propre vie?
- Au fil du temps, quels messages ai-je assimilés sur la santé mentale venant de ma famille, de ma culture, de mon travail ou des médias, et comment pourraient-ils influencer ma façon d’y réagir aujourd’hui?
L’autostigmatisation peut nous empêcher de demander de l’aide. Elle peut également nous empêcher d’apporter le soutien dont les autres pourraient avoir besoin. Elle réduit notre vision de nous-mêmes, des autres et de ce qui est possible.
La bonne nouvelle, c’est que l’autostigmatisation n’est pas permanente. Comme toute croyance, elle peut changer lorsque nous prenons la peine de l’examiner, de la remettre en question et de la remplacer par quelque chose de plus compatissant.
Si cette réflexion a provoqué en vous quelque chose, par exemple une prise de conscience, un malaise ou un sentiment de reconnaissance, sachez que vous n’êtes pas seul. La prise de conscience ouvre la porte, et le courage permet de la franchir.
De nombreuses personnes qui ont suivi le programme L’Esprit au travail décrivent ce type de réflexion comme un tournant décisif. Un participant a déclaré : « La possibilité d’explorer ma propre autostigmatisation pendant le cours a été une révélation. Cela m’a aidé à comprendre comment mes propres croyances m’empêchaient de demander de l’aide et de m’ouvrir aux autres. »
Pour mettre fin à la stigmatisation, il faut commencer par avoir des conversations honnêtes et sûres, notamment avec soi-même.