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Redéfinir la force : une conversation sur la santé des hommes 

A group of five men share smiles and laughter, enjoying each other's company.

Avec la perspective du pompier et facilitateur Pat Zazelenchuk

La force évolue. 

Non pas grâce à la technologie, aux éloges ou aux exploits physiques, mais grâce au courage discret que l’on démontre en étant authentiques. Pendant trop longtemps, la société a applaudi les plus tonitruants, les plus audacieux et les plus forts d’entre nous, tout en décourageant la vulnérabilité. Mais ce discours est en train de changer. La force n’est plus définie pour nous; c’est nous qui la définissons pour nous-mêmes. 

Et pourtant, le poids des attentes pèse toujours lourdement sur les hommes. Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, 60 % des personnes vivant avec un problème ou un trouble de santé mentale ne cherchent pas d’aide par crainte d’être étiquetées comme ‘faibles’. Cette statistique en dit long, car demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais bien de courage. 

Redéfinir la force au-delà du stoïcisme

Il est temps de redéfinir la force : abandonner les barèmes rigides et accueillir toutes les formes potentielles de la force. 

En ce mois de novembre, alors que nous continuons à désapprendre dans le cadre du Mois de la sensibilisation à la santé masculine, nous avons rencontré Pat Zazelenchuk. Le jour, Pat est pompier à la ville d’Edmonton, où il accomplit les tâches physiques exigeantes de son métier grâce à ses aptitudes et à son dévouement. Le soir, il est animateur au sein de notre réseau, démontrant ainsi que la force mentale requiert un courage particulier. Pour lui, la force n’est pas un état immuable, mais une pratique quotidienne. 

« La force ne se mesure pas à notre endurance physique ou à notre silence stoïque, dit-il. Elle consiste à exprimer honnêtement ses émotions, à ne pas craindre le jugement des autres et à ne plus ressentir le besoin de faire preuve de fermeté. ». Au fil du temps, Pat a approfondi sa compréhension de la force. « Traditionnellement, on attendait des hommes qu’ils répriment leur vulnérabilité, mais cette répression nous coupe de nous-mêmes et de ceux qui nous entourent. » La véritable force, explique-t-il, vient du fait de reconnaître la douleur, d’exprimer ses sentiments et d’accepter de s’ouvrir émotionnellement. C’est ce qui assure un certain équilibre dans la vie. 

Pat insiste sur le fait que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais de sagesse. Grâce à une thérapie et au soutien de sa famille, il a appris à gérer son stress, à reconnaître les facteurs déclencheurs et à développer de saines stratégies d’adaptation. « La vie est trop courte pour vivre dans la détresse, la colère ou la honte », pense-t-il. Son expérience vécue, combinée à son travail d’animateur pour Premiers soins en santé mentale (PSSM) et L’Esprit au travail (L’EAT), renforce un message essentiel : la santé mentale des hommes est importante, et il est essentiel de chercher du soutien. 

Demander de l’aide : un acte de courage au quotidien

Le soutien, admet Pat, n’est pas toujours simple. Même lorsque l’on se tourne vers des ami·e·s ou des membres de la famille en qui l’on a confiance, les réponses ne sont pas toujours à la hauteur des attentes, et ça fait partie du processus de guérison. « Il y a deux ans, j’ai dû trouver le courage de demander de l’aide à ma femme. En tant que pompier à temps plein, mon équilibre entre vie professionnelle et vie privée était en train de se détériorer. J’étais isolé, colérique, émotionnellement absent à la maison, et je n’ai absolument pas vu les signes avant-coureurs, même en tant qu’animateur et membre d’un groupe de soutien par les pair·e·s. » La guérison est rarement linéaire, mais le fait d’être entouré d’un cercle de personnes en qui vous avez pleinement confiance change tout. 

Bâtir une culture qui soutient la santé mentale des hommes

En considérant la santé mentale masculine dans une perspective plus large, Pat remet en question la culture du stoïcisme qui prévaut encore aujourd’hui. « J’aimerais que nous soyons plus tolérant·e·s envers la santé mentale des hommes. Cette culture du stoïcisme, cette idée que les hommes doivent être forts, empêche beaucoup d’entre eux de demander de l’aide. Sentir son bien-être décliner et demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais un acte de grande force. » 

En ce Mois de la sensibilisation à la santé masculine, rendons hommage au courage qu’il faut pour s’ouvrir, à la sagesse nécessaire pour demander de l’aide et au pouvoir transformateur de l’empathie. La force ne consiste plus à endurer seul. Elle réside dans les liens, dans le soutien et dans le courage d’être humain. 

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