Début de la formation : 2016
Membres du personnel formés jusqu’à présent : 9 639
L‘Ontario Association of Fire Chiefs (Association ontarienne des capitaines des pompiers, OAFC) représente les capitaines des 441 casernes municipales de la province d’Ontario. Ces capitaines des pompiers sont finalement responsables, par la loi, de la gestion et de la prestation de la réponse en cas d’incendie, de sauvetage et d’urgence auprès des 14,5 millions de résidents de l’Ontario.
Pourquoi nous formons en L’esprit au travail – Premiers intervenants
En 2016, l’OAFC a remarqué que les pompiers de l’Ontario soulevaient des questions liées à la santé mentale et au bien-être.
En réponse aux craintes de ses membres, l’OAFC a pris contact avec la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) pour commencer à mettre en place de nouveaux soutiens de santé mentale pour les membres de l’OAFC et le service de lutte contre les incendies d’Ontario.
« En tant qu’organisation, nous avons décidé de promouvoir la santé mentale et de procurer un meilleur soutien lorsqu’un membre demande de l’aide », affirme Mark Berney, capitaine/directeur du service d’urgences et de lutte contre les incendies de Scugog et coordonnateur de la gestion des urgences communautaires.
L’OAFC a introduit le programme L’esprit au travail – Premiers intervenants (EAT-PI), conçu pour promouvoir la santé mentale et le bien-être tout en luttant contre la stigmatisation de la maladie mentale dans le contexte des premiers intervenants. Les personnes qui suivent la formation apprennent à améliorer leurs résultats à court et long terme de santé mentale et à réduire les obstacles à l’accès aux soins. Elles sont encouragées à demander à avoir accès à des soins dès le début des problèmes, et reçoivent accès aux outils et ressources nécessaires pour gérer et soutenir d’autres personnes qui pourraient connaître un problème de santé mentale.
« Vous savez, c’est la vie, qu’il s’agisse de notre famille, de nos emplois du temps ou des facteurs de stress que nous avons au travail. Il faut juste acquérir les capacités et stratégies pour gérer ces emplois du temps et facteurs de stress intenses, ajoute M. Berney. »
M. Berney explique que les pompiers se créent une deuxième famille dans leur organisation, donc les facteurs de stress n’affectent pas qu’une seule personne, ils affectent les autres membres de la caserne aussi. Dans cette deuxième famille, les pompiers tendent à acquérir les facteurs de stress des autres membres de leur équipe en plus des leurs.
« Quelle stratégie d’adaptation avions-nous avant? On se regardait et on espérait que tout s’effacerait comme par magie, ajoute-t-il. Et quand notre partenaire nous demandait comment notre journée avait été, on répondait : ne me pose pas la question, je ne veux pas en parler. On ne prenait pas le temps de digérer ce qui s’était passé. »
Résultats
Depuis l’introduction de l’EAT-PI, l’OAFC a formé 9 639 pompiers par le programme de formation des formateurs proposé par l’intermédiaire de la CSMC.
« Nous avons fait deux cours de formation d’animateurs, et je pense qu’il y a eu au moins 30 ou 40 participants, déclare M. Berney. J’ai aussi assuré le programme dans mon service et ai posé des jours de congé pour le proposer dans la province, comme le font d’autres instructeurs. »
M. Berney faisait partie des premiers pompiers à se porter volontaires pour devenir formateurs d’EAT-PI auprès de l’OAFC. Il craignait que son service ne connaisse des problèmes de santé mentale sans que personne n’en parle.
« Ce que l’EAT-PI a fait pour nous, en général, c’est qu’il nous a dit que nous sommes tous des êtres humains, nous avons tous des problèmes, et si nous n’avons pas une bonne trousse à outils de stratégies d’adaptation, cela affectera notre santé mentale. Nous avons tous besoin d’apprendre comment digérer les problèmes de santé mentale et utiliser nos stratégies d’adaptation. »
M. Berney explique que ce qui lui a vraiment parlé pendant la formation sont les expériences personnelles partagées spontanément par les participants.
« Quand on parle de notre propre expérience, ça parle, c’est ce qui fait la différence, dit-il. Le résultat est que je peux réfléchir un peu à la fin d’une formation, et quelques pompiers m’ont arrêté en sortant pour me dire qu’ils connaissaient des problèmes et appréciaient beaucoup les outils que je leur avais donnés. Parfois, des participants m’envoient un courriel pour me dire que la formation les a véritablement aidés. »
M. Berney a insisté sur le besoin d’avoir une conversation en continu sur la santé mentale pour aider les membres à faire des progrès sur leur parcours personnel de bien-être mental :
« L’une de mes stratégies consiste à parler de la santé mentale régulièrement et de véritablement soutenir la conversation. Il s’agit de changer la culture et notre approche de la santé mentale. »
M. Berney a insisté sur le fait que tout le monde devrait enseigner à leur famille et aux générations à venir qu’ils ne devraient pas avoir peur de parler de la santé mentale. Nous devrions faire autant attention à notre santé mentale et à notre bien-être qu’à notre bien-être physique.
Ce que l’avenir réserve
L’OAFC a fait des progrès de géant en matière de santé mentale, mais leur travail n’est pas encore terminé. M. Berney explique que l’une des priorités de l’OAFC à l’avenir concerne le traitement.
« Nous avons franchi de grandes étapes. La prochaine maintenant concerne le traitement, et tout le monde veut proposer un programme de traitement sous une forme ou une autre, ajoute-t-il. Si l’on s’intéresse au côté du traitement, il y a tant de choses qui s’y passe. Mais tout le monde a des besoins différents, et seul un professionnel peut nous montrer ce à quoi devrait ressembler le traitement. »
Cependant, M. Berney remarque que certaines personnes hésitent encore à demander un traitement à cause de la stigmatisation qui persiste sur la santé mentale. « C’est un rappel que nous avons encore un long chemin à parcourir, même si nous avons déjà fait beaucoup. »
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